En quoi ce sujet de cartes postales m’interpelle?
Faire des cartes postales comme prétexte pour faire de l’art et le faire circuler, en voilà une idée qui peut faire du chemin!
Ce mot « cartes » est polysémique et revêt déjà un grand pouvoir évocateur. Cartes vues, cartes à jouer, cartes de tarot, cartes de SoulCollage®, cartes d’accès (toutes sortes de supports appelés « cartes » servent de « passes » à divers types de lieux ou d’événements), cartes routières, cartes géographiques, cartes d’identité…  Les cartes peuvent donc être des objets de collection, des objets d’échanges, et même des objets de clairvoyance ou de divination.
Je les associe aussi à des souvenirs qui sont comme des références, des points de repères. Pendant des années, j’ai ramassé des cartes lors de mes retours en Belgique depuis la Chine comme pour me garder au contact de ma culture. Annonces d’événements culturels, promotions de spectacles (concerts, danse, théâtre, cinéma, etc.), elles se retrouvent encore aujourd’hui dans des présentoirs à l’entrée des cafés, des galeries, des salles de cinéma. Certaines me servent toujours de signets.
Mis à part celles qu’on envoie en vacances et qui rappellent les voyages, les cartes postales s’envoient aussi pour marquer de grands passages : anniversaires, mariages, décès, naissances, etc. Elles véhiculent encore, tant bien que mal à l’ère du virtuel, les traces d’anciens rites de passage et recèlent parfois la trace de profonds sentiments ou de grandes émotions. Les cartes sont donc comme des points de contact entre nous et les autres, entre nous et le monde, voire entre nous et l’autre monde…
Bref, le sujet des cartes est un magnifique fil conducteur pour nous situer dans un espace-temps donné et nous permettre de partager des états d’âme. On peut y exprimer des opinions ou une vision du monde et interpeller des personnes dans leurs propres états d’âme ou vision du monde. En plus, cela ne fait pas de tort de revenir à la vitesse de l’escargot dans les échanges humains dans cette ère du tout virtuel et de la libre circulation haute vitesse des virus.
Sur le caractère collaboratif du projet :
Cela fait un bout que notre projet est en incubation! Alors, dans une telle croisière au long cours, il est bon de pouvoir compter sur d’autres membres d’équipage. Chacun peut, tour à tour, réinsuffler de l’énergie aux autres pour poursuivre le voyage dont la destination n’est pas entièrement connue au départ.
J’aime particulièrement les séances de remue-méninges où les échanges nous sortent de notre bulle et amplifient notre potentiel créatif. Par ailleurs, un projet collectif permet de retrouver le plaisir d’être ensemble tout en créant le besoin de se structurer, ce qui facilite l’aboutissement de tout projet à long terme.
Sur l’aspect participatif du projet :
À vos cARTes me permet de me mettre ou remettre en contact avec toutes sortes de destinataires, dont des amis de longue date qui ne connaissent pas forcément la facette de l’artiste en moi… Il me permet aussi de faire sauter la frontière entre le professionnel et le personnel qui, lorsqu’il s’agit de pratique artistique, devient assez floue de toute façon.
L’aspect participatif permet de voir le processus créatif autour du projet comme quelque chose de vivant et force à s’adapter au fur et à mesure des créations et des envois de cartes : parfois, on a des surprises… Le but du jeu ou le rôle des destinataires ne sont pas toujours compris. La démarche demande parfois à être clarifiée. D’autres fois, l’un ou l’autre destinataire redouble de créativité dans son renvoi de la carte postale, réclamant ainsi une part plus importante dans la chaîne de circulation de ces petits morceaux d’œuvres choisis. Ça fait bouger les choses et c’est tant mieux!
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